Gardiens de la Terre Fiche du film

Note d'Intention du film :

GARDIENS de la TERRE nous tend un miroir, c'est une
réflexion sur notre monde civilisé. Plus qu'un simple documentaire, il nous
entraîne dans un voyage intérieur. C'est à la fois un appel à nous réveiller et
un espoir pour l'avenir.
Quand Renata Heinen et Rolf Winters ont fait ce virage à 180° il y a une
dizaine d'années, ils partaient simplement à la recherche de nouvelles
perspectives, un autre modèle pour leurs enfants. Ils étaient loin d'imaginer
qu'ils feraient un voyage inoubliable – et un film.
L'idée du film est née trois ans après leur départ, quand ils ont rencontré
Nowaten ('Celui Qui Écoute') : la sagesse de ce chamane Potawatomi
les a profondément marqués, et ils se sont dit que d'autres Gardiens de
Sagesse devaient exister. Un questionnement a été le point de départ du
documentaire : Se pourrait-il que ces gardiens de sagesse détiennent les clefs
d'un renouveau ?

Ce film a pour vocation d'éveiller les consciences.

INTERVIEW AVEC LES Réalisateurs

Vous avez vécu avec des Amérindiens et d'autres peuples indigènes autour du
monde pendant cinq ans. Quel déclic vous a poussé à rompre avec la société ?

N'étiez-vous pas inquiets d'emmener vos enfants dans certains endroits, comme
la forêt amazonienne ou le désert du Kalahari ?

Renata: Oui, bien sûr... Nous n'allions pas dans des endroits touristiques.
Nous étions des voyageurs expérimentés, mais cette fois-ci c'était différent.
Nous allions nous retrouver dans des conditions auxquelles nous n'avions
jamais été confrontés. Quand on prépare une telle entreprise, on pense aux
risques potentiels, mais si nous avions écouté toutes les mises en garde, nous
ne serions jamais partis.

Vous avez choisi de voyager sans équipe de tournage. Est-ce que ce choix a
compliqué les choses ?

Renata: Je tenais vraiment à ce que nous fassions le voyage en famille, sans
équipe de tournage. Si nous avions eu une équipe, nous n'aurions jamais
accédé aux communautés qui nous ont accueillis. Emmener notre famille
dans ces tribus nous a permis d'établir une connexion authentique. C'est elle
qui nous a permis de filmer les Gardiens. Nous avons acheté une caméra
et appris à nous en servir, de même pour le son. Nous avions une certaine
expérience de la photographie, mais passer à la vidéo a été un sacré défi.
Renata: On nous a posé la question de nombreuses fois. En fait, ce fut la partie
la plus facile. S'ajuster à une vie dans la nature nous a paru complètement
naturel. Cette plongée dans l'inconnu nourrissait notre besoin d'aventure et
de liberté et c'est avec joie que nous nous sommes retrouvés dans ce contexte
où rien n'est déterminé à l'avance, où l'on cesse de prévoir, où l'on peut juste
vivre dans la nature et apprendre. Le véritable défi fut de revenir après cinq
années passées dans la forêt. J'avoue que j'ai eu besoin de plusieurs années
pour me réajuster.

Cela a-t-il été difficile de tout quitter ?

Nowaten vous a inspiré le film, mais ensuite ? Comment avez-vous trouvé ces
autres Gardiens de la Terre ?

Rolf: Trouver les Gardiens de la Terre n'est pas un chemin tout tracé ! La
préparation du voyage a duré un an. Les personnes que nos recherchions
ne sont pas référencées sur Google. Nous avons donc dû procéder à
l'ancienne, en nous documentant sur les communautés autochtones, ou en
tâchant de joindre les 'gardiens des portes' des tribus (gatekeepers), qui
servent d'intermédiaires avec le monde extérieur.
Les deux premiers mois de notre expédition furent remplis de défis. Par deux
fois, nous avons envisagé de renoncer et de rentrer chez nous. Nous avons
affronté les maladies dues au changement d'alimentation. Au début, les
plus jeunes voulaient rentrer à la maison. Nous devions aussi apprendre à
composer avec les tribus et leurs gardiens des portes.
Renata: Dès que nous avons commencé à faire confiance et prendre les
choses comme elles venaient, tout s'est mis en place. Dans chaque pays,
nous avons réussi à trouver un guide-interprète qui est quasiment devenu un
membre de la famille.
Vous auriez pu raconter votre voyage de mille manières. Comment avez-vous
choisi cette structure narrative ?
Renata: Nous n'avions pas du tout prévu d'apparaître dans le film. Nous
pensions rester derrière la caméra, faire un film à propos des Gardiens de la
Terre tels que nous les avons vus. Il y a trois ans, deux ans après notre retour
de voyage, nous avions fait notre 'final cut,' pensions-nous. Cette première
version ne comportait pas un seul plan de nous. Les gens aimaient l'histoire
et les personnages, mais tout le monde s'accordait à dire qu'il fallait nous
voir à l'image.
Rolf: Cela nous prit deux ans et demi pour déconstruire le film. Je dirais que
ce re-montage a été la partie la plus difficile de toute cette aventure.
L'expérience de ces dix années a dû avoir un impact sur votre façon d'être...
Rolf: J'ai acquis une foi inébranlable dans la vie. Même si les choses ne se
passent pas toujours comme je le voudrais, je suis capable d'accepter la
situation. Cette confiance est le plus grand cadeau de notre voyage.
Et vos enfants, comment ont-ils vécu cette nouvelle vie ? Avez-vous hésité à leur
faire quitter l'école et un environnement stable ?
Rolf: Au moment du départ, ils avaient 2, 4 et 7 ans. A cet âge, les enfants
ne remettent pas en question les choix de leurs parents. Ils n'ont eu aucun
problème d'adaptation. Les enfants s'épanouissent spontanément dans la
nature. Le grand soulagement est venu du fait qu'être parent ne signifiait plus
faire la police. Les enfants ont rapidement embrassé cette liberté. Ils ont aussi
pleinement participé au projet: commencer par vivre dans une caravane
au bord du lac Michigan, sans eau ni électricité, cuisiner au feu de bois et
se laver dans le lac, pour ensuite construire un foyer dans les bois, abattre
les arbres pour libérer l'espace afin de construire une maison et une petite
cabane-école.
Renata: Notre espoir pour le film est qu'il contribue à élever le niveau de
conscience des spectateurs. Le film n'est pas une réponse, mais il soulève
des questions qui, nous l'espérons, aideront les gens à faire un pas dans la
bonne direction.
Rolf: Tôt ou tard, nous allons tous nous éveiller, nous rendre compte que nous
sommes prisonniers de notre éducation, de nos croyances. Le développement
durable n'est pas simplement un débat politique, technologique ou
économique. Ce ne sont que des composantes de la solution. Le vrai
changement surviendra seulement par un changement d'état d'esprit chez
vous et moi. Nous ne pouvons déléguer l'immensité des problèmes du monde
actuel à nos gouvernants ou à nos scientifiques. Le moment est venu d'écrire
un nouveau récit, notre récit ! Voilà le sens des « Gardiens de la Terre »..
Après avoir gagné un prix dans le premier festival où fut projeté le film, quels
sont vos espoirs ?
Renata: Pour les filles, c'était le bon moment, leur insertion à l'école s'est
faite facilement. Aucun des enfants n'était en retard sur le programme. Pour
mon plus jeune fils, la transition a été plus difficile. La forêt et sa famille
amérindienne lui manquent. Mais au final, je suis étonnée de voir combien
les enfants savent s'adapter. Je ne pense pas qu'ils aient souffert de ne pas
aller à l'école. La richesse des expériences était exceptionnelle. Leur notion
de 'famille' a une dimension bien plus large que celle de la plupart des gens.

 

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